Mesquinerie

A mon arrivée au bureau, elle m’a accompagnée, pour ne pas me laisser seule, et apporter un peu de vie, à côté de moi. A la maison, j’en avais suffisamment. Elle n’y avait pas sa place, et je ne savais jamais où la mettre. J’ai pensé que ce petit coin lui conviendrait. Les rayons de soleil qui passent par la fenêtre, été comme hiver, et ne parviennent jamais jusqu’à mon fauteuil lui sont réservés. Chanceuse. Depuis des semaines, elle me nargue, là, à se dorer la pilule. Alors qu’elle sait que j’aime la chaleur, elle le sait. Mais elle le capte et le garde tout pour elle.

On est copines de bureau, toutes les deux. De temps en temps, quand je veux lever les yeux de l’écran, je jette un coup d’oeil au ciel, puis sur le parking, et elle traverse mon champ de vision. C’est ainsi que ces derniers temps, j’ai noté un changement. Imperceptible, tout d’abord. Puis de plus en plus évident. Elle aurait difficilement pu le cacher. Et ça m’a mise en joie.

L’attente s’est greffée au déroulement des jours et des semaines. Chaque matin, en arrivant au bureau, avant d’allumer l’ordinateur et la lumière, mon premier regard était pour elle. Et je commençais à trouver ça long.

Vendredi dernier, j’ai bien cru que le jour J était arrivé.

Et hier matin, en ouvrant ma porte, je suis tombée sur ça :

L’orchidée avait attendu le week-end pour éclore. Elle a voulu faire ça toute seule, sans doute. Si c’est pas vexant.

D’un autre côté, j’y vois un signe. Si elle se plaît bien au bureau, je n’ai plus qu’à l’imiter.

Une pensée pour les familles belges et toulousaines durement éprouvées ces derniers jours.

 

8 réflexions sur “Mesquinerie

  1. J’adore les orchidées, une fleur qui dure longtemps.
    Merci Covima pour cette douceur en photo (fond d’écran !!!) face à cette actualité difficile.
    Papillon

    • J’en ai plusieurs, et comme elles prennent leur temps, quand elles sont en boutons je ne sais jamais de quelle couleur elles vont être 😉

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