Le tableau des matins Ricoré

Dans un monde parfait, chacun des membres de la tribu se lèverait tous les matins d’humeur charmante, la mine proprette et réjouie à l’idée de faire travailler ses neurones toute la journée, et le verbe aimable pour les autres pendant le petit-déjeuner. Bruitage disque rayé. La bascule vers le monde réel est brutale, car le tableau est tout autre : yeux bouffis de sommeil, levée des corps difficile et humeur égale au doberman qui voudrait se payer un chat pour bien entamer la journée, voilà le tableau idyllique de mes petits matins la semaine, avouez que ça fait envie.

Le matin, c’est minuté, parce que je suis seule la plupart du temps. Et quand on considère la liste des choses à faire côté z’enfants, y’a pas de quoi fouetter un molosse chat. Se lever, manger, faire la toilette, s’habiller, faire son lit. En une heure j’estime que c’est jouable.

Pendant tout ce temps-là, moi, je range la cuisine, me maquille, mets des croquettes à Mistercat, et des dizaines d’autres petites choses encore.

Cette organisation militaire fonctionne en général plutôt bien au mois de septembre, c’est ensuite que ça déraille. Pourtant, ils savent très bien qu’ils n’ont pas intérêt à trop chatouiller le signal d’alarme (mes nerfs) sous peine de voir la conductrice du train (moi) sortir de ses gonds et enguirlander tout le wagon, avec pour seul résultat des cris, des larmes et un départ en retard.

Cette année, j’ai battu les records. Je crois que les bénéfices de nos vacances m’ont servi les deux premières semaines de la rentrée, et ensuite ça a commencé à devenir du grand n’importe quoi, avec la bonne volonté de Timouton qui me ressortait la litanie de l’an dernier : « je veux pas me lever ».

15 jours de répit, et voilà que je perdais du temps à me fâcher pour qu’il se lève, vienne déjeuner, et aille se préparer, b*rdel, on n’était pas rendu ! Bref, il fallait que ça change.

Et c’est là qu‘Instagram est intervenu. Instagram, ce réseau génial où d’autres mamans aussi en galère que toi te sauvent de tes petits matins de la loose. En septembre, sur le compte de Rita le chat, j’ai vu passer ça :

La curiosité piquée au vif m’a fait lire son billet, je me suis dit : « bingo, c’est ça qu’il me faut ! », j’ai téléchargé le tableau des matins fastoches chez Eve , l’ai personnalisé, fixé au mur et aussitôt mis en application.

Ce soir-là, j’ai réuni tout le monde dans la cuisine (j’ai fait ça un soir où Chérimari était là, pour qu’il appuie mon propos) et j’ai expliqué le but de la chose. Le public visé était surtout Timouton, car les filles sont autonomes, mais remettre les principes à plat, ça fait du bien aux autres aussi.

Je me suis aperçue, pas toute seule hein, c’est un ensemble de réactions qui ont provoqué cette prise de conscience, que les enfants ont besoin d’un cadre et de rituels très précis pour se sentir rassurés. Autant éviter du stress inutile, surtout le matin ! Alors depuis des années, on fait les choses dans le même ordre, ça évite les oublis et l’énervement. De plus, Timouton a horreur de faire les choses sous la contrainte brute, j’ai trouvé la parade. En le responsabilisant, je retourne la situation et le mets face à ses « devoirs », le rendant maître des choses quelque part.

Sur la première photo (tout là-haut), on voit comment j’ai mis des mots sur notre organisation du matin. J’ai indiqué les heures, que Timouton peut comparer à l’affichage du four, parce que la notion de l’heure c’est encore approximatif.

Je ne réveille pas les z’enfants au son du clairon, je leur laisse quelques minutes pour émerger avant de descendre se mettre à table. Fait nouveau, on n’avait jamais réglé le réveil de Timouton, c’était toujours nous qui venions le réveiller, au risque de se faire mordre ^-^. Désormais, l’heure est réglée, il se réveille seul et est « responsable de son réveil et de son lever ».

20 minutes pour le petit-déjeuner, c’est amplement suffisant. Parfois Timouton n’a pas très faim, surtout parce qu’il veut avoir du temps pour jouer. Dans ce cas, je lui dis « si tu crois que tu es capable de tenir jusqu’à midi, alors tu peux sortir de table. » Et ça marche, deux fois, il s’est rassis et a mangé une tartine supplémentaire. Tous débarrassent la table avec moi, et pas seulement leur bol !

En CE1 Timouton est capable de gérer le brossage des dents (sous notre surveillance du temps quand même), de faire sa toilette, et de s’habiller. J’inspecte de toutes façons l’allure avant le départ ! Chacun fait son lit, ce n’est pas négociable. A l’étage, les filles s’aident si besoin pour sortir un vêtement ou finir la coiffure. Si tout est fait dans les temps et sans traîner, Timouton a largement le temps de jouer un peu aux Légo avant le départ pour l’école. Enfin même si à son goût c’est toujours trop court.

Et moi ça me permet de terminer mes petites occupations à peu près au calme… Avant de partir je prévois encore 5 minutes pour les chaussures, manteaux, s’assurer qu’on a ses clefs, et zou !

Voilà, depuis la mi-septembre, le tableau est affiché bien en évidence, et je peux dire qu’il me simplifie la vie ; même si on ne vit pas dans une pub Nutella tous les matins, (« Oh baby give me one more chaaaannnnnce…« ) il faut souvent rappeler les consignes ; mais mettre des images et des mots sur ce qu’on demande, ce n’est pas compliqué, c’est juste de la communication !

Merci Eve et Camille pour vos excellentes idées !

Et chez vous, comment ça se passe ?