Le matin, on fait en voiture le chemin de l’école, avec très souvent de la musique plein les oreilles. Ça a un double avantage : éloigner les restes de sommeil qui essaient de se taper l’incruste à 8h15, les traîtres, et démarrer la journée de bonne humeur, pour éloigner l’ours-Ricoré qui veille en chacun de nous, moi y compris, et tente de se manifester durant le kilomètre et demie du parcours.
Hier matin, le temps que je ferme les portes et éteigne les lumières avant le départ, (Nicole Hulotte sors de ce corps), les z’enfants étaient déjà chacun à leur place, et Timouton s’était chargé de la programmation des décibels. Parfaitement, à trois ans un quart, le bougre sait mettre en route l’autoradio et appuyer sur la touche CD, génération baby-geek je te dis.
Hier donc, le programme était tout-à-fait d’actualité. Je te rappelle qu’on habite une petite ville au milieu des champs bretons. Et nous voilà à chanter à tue-tête devant l’air ahuri, ou pas encore réveillé, contrairement à nous, des automobilistes qui nous croisent : « à la campagne« .
Et ensuite, comme il fait une purée de pois de crachin breton qui nous colle aux cheveux depuis une semaine, et qu’on se demande si le soleil brille encore (ailleurs), on a enchaîné sur ça :
Avec toi, j’irais bien aussi, les pieds dans l’eau et la chemise nouée sur le ventre… En attendant, on est arrivés les z’enfants, fermez vos manteaux et mettez vos capuches !
Maman est en haut ! 
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